Arpenter l'utopie - Élie Roudaire à la recherche de la mer intérieure saharienne

 

Le 15 mai 1874, dans la revue littéraire et scientifique la plus prestigieuse de l'époque, paraît un article justifiant la création, au sud de Biskra en Algérie, d'une mer intérieure assez vaste pour modifier en profondeur le climat de l'Afrique du Nord et faire reverdir le Sahara. L'écrit suscite aussitôt l'intérêt du Tout-Paris.

Son auteur s'appelle Élie Roudaire, il a 37 ans, il est originaire de la Creuse. Capitaine d'état-major, il arpente depuis dix ans la jeune colonie en vue de la cartographier. Il est connu dans l'armée pour ses idées avancées, républicaines progressistes, utopistes

Arpenter l'utopie raconte l'histoire de cet homme et de sa rencontre avec des lieux singuliers ; c'est aussi l'histoire d'une génération qui se croyait capable de relever les plus insolents défis - le désert l'était et l'est toujours - et de prolonger la conquête coloniale autrement que par la force.

Du dernier roman de Jules Verne, L'invasion de la mer, à aujourd'hui, le projet a survécu à son promoteur. C'est que la mer intérieure saharienne n'en finit pas de faire rêver. Rêve ou cauchemar ?

Jean-Louis Marcot est anthropologue, auteur d'enquêtes et d'essais consacrés au passé de la France coloniale. Il reprend la en l'actualisant avec l'apport d'une artiste, d'un géographe, de deux historiens et d'un Vernien - May Angeli, Yann Callot, Frédéric Caille, Daniel Dayen, Jean-Pierre Picot - la matière du livre Une mer au Sahara paru en 2002.